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Pascal Drouhaud, Président de LATFRAN (latfran.org), était l’invité de la journaliste Aude Lechrist sur France 24, le 6 septembre 2025, pour commenter les tensions de ces derniers jours entre le Venezuela et les Etats-Unis en mer des Caraïbes.
En effet, depuis fin août, l’administration Trump 2 a annoncé le déploiements de sept bâtiments militaires en mer des Caraïbes pour renforcer la lutte contre le trafic de drogue, dont trois destroyers lance-missiles, un croiseur lance-missiles et un sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire. Les plus hauts responsables vénézuéliens sont accusés par Washington d’être à la tête du cartel des soleils, qui serait une des principales organisations criminelles responsables du trafic de cocaïne dans la mer des Caraïbes, à destination des Etats-Unis et de l’Europe : la récompense pour la capture de Nicolás Maduro, qui a volé l’élection présidentielle du 28 juillet 2024, a d’ailleurs été augmentée à 50 millions de dollars cet été. En réponse, Caracas a annoncé la mobilisation de 4,5 millions de miliciens et la multiplication des patrouilles dans ses eaux territoriales de ses navires de guerre et de ses drones. Puis, cette semaine, Donald Trump a publié les images de la destruction, par l’armée américaine dans les eaux internationales, d’un hors-bord parti des côtes vénézuéliennes et qui, selon le Secrétaire d’Etat Marco Rubio, abritait plusieurs tonnes de cocaïne et 11 « narco-terroristes » du Tren de Aragua, un groupe criminel vénézuéliens connu pour ses pratiques particulièrement violentes. Le ministère américain de la Défense a dénoncé par la suite le survol d’un de ses navires de guerre par des avions militaires vénézuéliens dans les eaux internationales. Considérant ce « geste hautement provocateur », le Pentagone a décidé d’envoyer dix avions F-35 sur l’île de Puerto Rico, située à 900 kilomètres de Caracas. Maduro a appelé à la désescalade en déclarant qu’ « aucun des différends ne justifie un conflit militaire ».
La région des Caraïbes est, aujourd’hui, une base arrière, une base de transit, pour le narcitrafic, autant vers les Etats-Unis que vers l’Europe. Et c’est vrai que le Venezuela, c’est l’épine dans le pied des Etats-Unis dans la région. Le Venezuela, depuis 1999, c’est un pays […] qui a les plus grosses réserves de pétrole au monde […] et qui a construit un schéma alternatif, anti-Occident, qui s’est renforcé au cours des dernières années. Pourquoi ? Parce que Nicolas Maduro se réfugie derrière ce discours idéologique pour mieux justifier le fait qu’il reste au pouvoir malgré des élections qui sont apparues, l’année dernière, volées.
Retrouvez l’entretien de Pascal Drouhaud, Président de LATFRAN, sur France 24 (6 septembre 2025).

